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Boox Tab Ultra C Pro – Tablette 10 pouces ou PC à écran eInk?

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Tablette Boox Tab Ultra - C Pro avec son clavier

Lancée peu de temps après la Boox Note Air 3C la Tab Ultra C Pro du constructeur Chinois Boox est, par certains aspects, très similaire à la Boox Note Air 3C. Mais il y a quelques différences, notamment au niveau de la surface sur laquelle on écrit, mais aussi au niveau du design physique de l’appareil, qui nous permet d’envisager un usage différent de celui auquel la Boox Note Air 3 C nous invitait. La Boox Tab Ultra C Pro est-elle la tablette e Ink ultime?Pas forcément! En effet, tout dépend de l’usage recherché. Pour qui souhaite l’utiliser comme un PC à encre numérique, c’est probablement un appareil plus adapté; par contre pour qui cherche un appareil sur lequel écrire ou annoter des documents PDF avec un stylet, la Note Air 3 C (ou une autre tablette à encre numérique) pourra être un meilleur choix, comme nous allons le voir.

Hardware : une tablette e Ink surpuissante

Au niveau hardware, on retrouve une tablette puissante et équilibrée. Basée sur un processeur Snapdragon 855, la tablette dispose aussi d’un capteur photo et d’un écran e Ink Kaleido couleur. Qu’est-ce qui la distingue de la Boox Note Air 3C? Principalement la couche externe de l’écran, sur laquelle on écrit, mais aussi sa forme: la Boox Note Air 3 C est légèrement plus fine, et un tout petit peu plus large. La Tab Ultra C est plus anguleuse, plus plastique. Elle reprend le format de la Boox Note Air, mais avec un positionnement différent de la broche Pogo. Si sur la Note Air ces petits connecteurs étaient sur le dessous de la tablette, sur la Tab Ultra C Pro ils sont derrières, ce qui est un positionnement plus intéressant pour qui veut s’équiper aussi du clavier afin d’utiliser sa tablette comme un PC portable e-Ink.

Boox Note Air (en bas) et Boox Tab Ultra Pro (en haut): les connecteurs (Broche Pogo) ne sont pas situés au même endroit.

A l’usage, la Boox Tab Ultra Pro est fluide, et on retrouve une expérience similaire celle que l’on fait avec les autres tablettes récentes de la marque : l’appareil est puissant, la tablette ne « rame » pas. Toutes les applications s’ouvrent rapidement, et si certaines limitations inhérentes à l’usage d’un écran à encre digitale sont bien présentes, la tablette n’a pas, sur le plan matériel, d’autre talon d’Achille. Si on a parfois l’impression qu’elle pourrait être plus rapide, il s’agit d’effets liés au rafraichissement de l’écran et non d’une faiblesse de son CPU ou d’un manque de mémoire vive.

La couche supérieure de l’écran distingue la Boox Tab Ultra C Pro de la Boox Note Air 3C. La Ultra C Pro ne dispose pas de la texture imitant la sensation du papier dont bénéficie la Boox Note Air 3C: on a plus l’impression, d’écrire sur… un écran. L’expérience est meilleure que sur une tablette basique, comme un iPad, mais moins agréable que sur la Boox Note Air 3C. Pas forcément idéal pour écrire, mais là n’est pas la force de la Ultra C Pro.

C’est en effet pour qui souhaite l’utiliser comme un PC portable e-Ink (ou comme une machine à écrire sous Android!) que ce qui distingue cette tablette des autres appareils du fabricant la rend intéressante. Le positionnement des broches Pogo permet un positionnement plus varié de l’écran, dont on peut ajuster l’angle, ce qui n’était pas possible avec la Note Air 3 C. Malheureusement, le clavier n’est pour l’instant pas disponible en AZERTY, ce qui n’interdit pas de l’utiliser comme un clavier AZERTY. La tablette dispose bien entendu de la possibilité d’effectuer les réglages que l’on souhaite de ce coté là, et peut être une bonne machine à écrire à encre numérique…

Mais est-on vraiment sur un format machine à écrire? On s’approche plus d’un PC portable limité (car tournant sous Android) au sens où, contrairement à une machine à écrire (ou à une tablette e Ink plus minimaliste) il est ici possible de se divertir avec l’appareil et donc… de se déconcentrer! La force – et tout l’intérêt pour certains utilisateurs – des liseuses et autres appareils e Ink minimalistes, c’est de rester concentré sur une tache, et retrouver ainsi par certains aspects l’intérêt du livre papier ou du bon vieux combo cahier + crayon. Facile à déplacer, mais surtout distraction-free. Pas de notifications, pas de possibilité d’aller regarder une petite vidéo sur le web ou consulter son compte sur les réseaux sociaux. Et c’est à mon sens tout l’intérêt de ces appareils, qui ne prétendent pas tout faire, mais c’est un plus. La grande polyvalence est un avantage de la Tab Ultra C Pro, mais c’est aussi son point faible, comme nous allons le voir maintenant.

Logiciel: Android, encore et toujours…

Comme sur toutes les tablettes à encre digitale du constructeur, on est ici sur une version d’Android modifiée afin de l’adapter aux écrans e Ink. On peut donc installer des applis depuis le PlayStore, que ce soit les apps de marchands de livres numérique comme Kindle et Kobo, ce qui permet de lire facilement les livres acquis antérieurement chez ses vendeurs sur son appariel Boox, mais aussi des applications permettant de lire des documents PDF protégés par DRM (client officiel Adobe, par exemple), des programmes de gestion bibliographique, etc. Sur le papier, c’est idéal: on dispose d’un appareil polyvalent, certes cher mais qui peut tout faire: remplacer un PC pour taper ses cours, permettre de prendre des notes avec le stylet mais aussi de lire des documents PDF. Est-ce vraiment le cas?

En un sens oui: cette tablette e Ink est la plus polyvalente du marché, et la manière dont Onyx Boox utilise Android laisse une très grande liberté aux utilisateurs. Contrairement à la SuperNote A5X, elle aussi basée sur Android mais très limitée dans ses fonctionnalités, on se trouve chez Onyx Boox avec une version d’Android similaire à celle que l’on retrouve sur une tablette classique (donc équipée d’un écran LCD) et on peut quasiment tout faire avec, même si certaines activités – notamment le visionnage de vidéos ou le jeu – sont moins agréables et moins fluides qu’elles le seraient si l’appareil était doté d’un écran LCD!

Mais cela n’est pas sans conséquences négatives, qui sont liées à des choix contestables du constructeur. Tout d’abord, jusqu’à maintenant Boox ne fournit pas un suivi logiciel à long terme. Au bout de quelques mois ou années, la tablette ne recevra plus de mises à jour de sécurité, ce qui est problématique pour qui envisage d’en faire un usage connecté. A plus long terme, les applications du PlayStore ne pourront plus être mises à jour. Pour un appareil de ce prix, c’est dommage, et problématique quand on connait les conséquences écologiques et sociales de la production d’appareils électroniques de ce type!

Conclusion: La Tab Ultra C Pro, un appareil pour qui?

La Tab Ultra C Pro est une tablette e Ink puissante, qui, si on possède aussi le socle-clavier peut se transformer en véritable PC à encre digitale. C’est donc un appareil intéressant pour qui veut écrire au soleil, ou cherche un appareil e Ink le plus polyvalent possible.

En effet, cette tablette est bien plus qu’une liseuse… mais c’est aussi une excellente liseuse. Bien entendu, un achat de ce type est inutile pour qui cherche un appareil pour ne rien faire d’autre que lire des e-books. Mais pour qui veut à la fois annoter des documents PDF, écrire avec un clavier et répondre à ses e-mails ou consulter ses courriels en voyage, c’est un appareil qui peut tout à fait faire le taf, et le faire bien. Les applications de lecture et de prise de note sont matures, et la possibilité d’installer la plupart des applications du PlayStore est un vrai plus. Comme nous l’avons évoqué, la polyvalence de la tablette fait en un sens sa faiblesse : pour un usage connecté des mises à jour logiciel régulières sont importantes, et rien n’indique que Boox en fournisse sur le temps long, même si le constructeur indique un support logiciel sur au moins trois ans.

Pour qui cherche un appareil e Ink sous Android pour principalement écrire avec le stylet et/ou lire et annoter des documents, la Boox Note Air 3C me semble un meilleur choix. En effet, la texture supérieure est plus agréable à l’usage (on a moins l’impression d’écrire sur un écran), et la différence de coût n’est pas justifiée si les faibles différences entre la Ultra Tab C et la Note Air 3 C n’ont pas d’intérêt pour votre usage.

Malgré leurs limites, liés à l’usage d’Android ainsi qu’aux choix économiques du constructeur de proposer très régulièrement de nouveaux modèles de tablettes au risque de rendre obsolètes des appareils encore tout à fait performants sur le plan matériel, il n’y a pour l’instant pas réellement d’alternatives pour qui souhaite bénéficier de toutes les dernières avancées technologiques sur son appareil e-Ink. Il existe d’autres appareils, proposés par des constructeurs qui suivent des approches plus durables et souvent plus minimalistes – ce qui n’est pas forcément un point faible pour ce type d’appareil, au contraire ! Nous évoquons les principales tablettes e Ink permettant de lire des documents, de les annoter et d’écrire (carnets digitaux) dans un article dédié, que je vous invite à consulter si le sujet vous intéresse.

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