Ratta est un constructeur japonais, qui fabrique des tablettes eInk intéressantes car bien finies et dotées d’un stylet permettant d’écrire, comme sur les liseuses Onyx ou la reMarkable. Ratta se distingue néanmoins de ces deux constructeurs par un certain minimalisme, couplé à des fonctionnalités assez variées. L’équilibre parfait?
Aspect Hardware
La SuperNote A5 est basée sur un écran de 10.3 pouces avec une couche WACOM. La résolution est de 1872×1404 pour 226 PPI. Au niveau CPU on retrouve un IMX6 Single Core, comme sur la reMarkable 1, 1 GB de RAM et 32GO d’espace de stockage interne. La batterie fait 2850mAh, et les dimentions de l’appareil sont: 245mmx178mmx7mm pour 366g.
C’est donc sur le papier une bonne liseuse assez basique au niveau matériel: les specs sont proches de la reMarkable 1 ou de la Inkpad X avec une couche Wacom (qui permet d’écrire avec un stylet sur la liseuse, et donc de prendre des notes). Ici encore, on est plus sur une tablette eInk que sur une « simple » liseuse, comme la Inkpad X, mais niveau CPU et RAM on reste sur quelque chose de plus basique (et un peu plus ancien) que ce qu’offre la Boox Note 3. Est-ce un problème? Pas forcément, car comme nous allons le voir cette liseuse ne tourne pas sous Android (qui nécéssite un matériel performant pour fonctionner de manière fluide) mais sur un système « maison » basé sur un noyau Linux et très bien optimisé, ce qui permet à la tablette d’offrir une grande fluidité avec un CPU modeste, et de conserver une bonne autonomie.
A l’usage: efficace, minimaliste mais assez polyvalent
A l’usage la SuperNote A5 est agréable à utiliser. L’écriture est un peu moins agréable que sur la reMarkable (qui a vraiment fait un gros travail sur cet aspect là, notoirement sur la reproduction d’une sensation « papier ») mais le stylo inclus respire la qualité et est agréable à utiliser. Au niveau logiciel, on reste sur un système assez minimaliste (similaire à ce qu’on retrouve chez PocketBook et reMarkable, comme sur les liseuses plus basiques: système basé sur GNU/linux et développé en interne) mais avec quand même plusieurs fonctionnalités: on peut utiliser l’appareil pour lire des documents dans de nombreux formats, pour prendre des notes ou faire des dessins, et il est possible d’annoter ses documents PDF; mais il est aussi possible de consulter et répondre à ses emails!
On retrouve donc une approche minimaliste permettant de resté centré et ne pas se disperser (problème principal avec les tablettes pour certains utilisateurs!) tout en ayant la possibilité de travailler sérieusement avec l’appareil. On est donc loin chez Ratta d’une approche que l’on pourrait qualifier de trop minimaliste, adaptée à la prise de note mais limitée pour tous les autres usages – comme la reMarkable 1 ou la future reMarkable 2. Il y a ici à mon sens un bon équilibre entre un système basique et léger et la possibilité de vraiment utiliser son appareil de manière polyvalente, sans avoir besoin d’installer aucun logiciel complémentaire.
Si la Onyx Boox Note 3 est une superbe tablette eInk, et qu’elle est très polyvalente grâce au choix d’utiliser Android, on peut se demander comment ces tablettes vont évoluer dans le temps: le constructeur n’a pas fournis de mises à jour vers les versions récentes d’android pour ses premières liseuses, ces appareils seront-ils mis à jour sur le temps long? Avec Ratta et ses tablettes eInk / liseuses « SuperNote » il me semble probable que les mises à jour soient suivies sur le long terme: le système d’exploitation est développé en interne, et l’équipe se montre extrêmement réactive aux demandes et retours des utilisateurs.
Qualité / Prix et rapport à la concurrence
A l’heure où j’écris ces lignes Ratta Supernote A5 se trouve pour 599 dollars (USD) sans le port et sans les frais de douane, sur le site officiel de Ratta. Elle n’est pour l’instant pas disponible chez Amazon ou les principaux marchands européens, ce qui complique l’achat. Pour ce prix, qu’on peut considérer être autours de 650 euros avec la TVA et le port, la Supernote A5 me semble assez chère. Le Onyx Boox Note 3 se trouve pour à peine plus de 500 euros chez Amazon, avec dans les deux cas certaines garanties et l’assurance de ne pas avoir des frais de douane à prévoir. Pour 500 euros en France, cette liseuse pourrait être intéressante. Pour ce prix là et la nécessité de l’importer de Chine, c’est plus difficile à dire.
Si par contre elle devient plus largement disponible en France, ça peut être une très bonne alternative à la fois à la reMarkable et à la Boox Note: moins minimaliste que la première, on peut y accomplir la plupart des taches sans avoir besoin de modifier son appareil. Basée sur un système GNU/Linux minimaliste et non pas sur Android comme la seconde, le suivi des développeurs est très bon et la réactivité et l’attention aux retours des utilisateurs laisse présager de bonnes évolutions pour l’avenir.
C’est clairement une très bonne tablette eInk pour qui cherche un outil de travail polyvalent, mais relativement minimaliste afin de rester concentré et de ne pas se disperser. C’est probablement un des meilleurs appareils pour des chercheurs ou étudiants, ou pour qui cherche une appareil eInk pour lire des documents PDF. A voir dans l’avenir si elle devient plus disponible dans nos contrées…
Bonjour
Je pense que cet article japonais me convient très bien. Savez vous s’il est prévu un revendeur en France dans les jours ou mois qui viennent ?
Bonjour.
Oui ils devraient mettre en place un système de vente depuis l’Europe dans les mois qui viennent.
Elle a l’air pas mal, mais est-ce que la A5X n’est pas supérieure en terme d’interface et de fonctionnalités?
Si effectivement, depuis la dernière mise à jour de la A5X on est clairement sur une tablette plus puissante et certaines fonctionnalités en plus qui peuvent sembler mineures changent vraiment la donne (par exemple la possibilité de revenir là où on en était dans un livre en un « clic » après être allé consulter les notes de fin d’ouvrage).