Qui dit étudiant ou étudiante dit dans la plupart des cas pas mal de lecture et un budget serré. A moins d’habiter en cité U à coté de la BU ou dans une grande ville bien doté en bibliothèque, il n’est pas toujours facile d’avoir accès à tous les livres nécessaires afin de mener à bien ses études. Avec le numérique, certaines ressources peuvent se trouver en ligne: de nombreux ouvrages classiques sont disponibles sur archive.org, et de nombreux articles de revues sont téléchargeables en PDF sur cairn.info… Cela change-t-il la donne? Une liseuse peut-elle être utile pour les étudiants contemporains?
Une liseuse pour quel usage?
C’est à mon sens la question principale à se poser, celle qui va définir vers quel modèle se tourner. Or cela dépend clairement du type d’études envisagées: pour des études littéraires on lira plus de littérature, une liseuse de petit format adaptée à la lecture de romans sera plus adaptée que dans une filière scientifique où l’on se retrouvera face à des PDF complexes avec des tableaux ou graphiques et où la taille d’écran deviendra fondamentale. C’est donc par filières que nous allons aborder la question.
Études de Sciences: grand format, polyvalence.
Pour une personne en fac de sciences ou en école d’ingénieur, on conseillera un appareil doté d’un écran assez grand, et capable d’ouvrir de nombreux formats, comme la Kindle Oasis, la Inkpad 3 ou la Kobo H2o 2… Dans un cas comme dans l’autre l’objectif est de pouvoir ouvrir des PDF de manière correcte pour pouvoir consulter des ouvrages avec des images ou graphiques de manière assez confortable. Pour cela, le plus grand est le mieux; et sur les différentes liseuses adaptées au PDF nous vous renvoyons à notre article dédié aux meilleures liseuses pour la lecture de PDF.
Attention toutefois, si la H2O2 nous semble une bonne liseuse polyvalente, il faudra y installer koreader sans quoi l’expérience sera limitée aux fichiers de type ePub et cie, or la lecture de PDF nous semble indispensables pour qui peut être amené à lire pas mal d’articles scientifiques… La Kindle Oasis est alors celle qui serait la plus adaptée: sans modification son système interne permet d’ouvrir le PDF de manière très confortable et elle reste très polyvalente. L’expérience utilisateur est quant à elle très bonne: comme toutes les liseuses Kindle, la Oasis est rapide, stable et son interface est très intuitive.
Pour qui est prêt à monter en gamme et se concentrer sur des PDF pour les livres comme les articles scientifiques, il semble pertinent de ne pas partir sur une simple liseuse, mais d’opter pour une tablette eInk qui, dotée d’un stylet, permettra non seulement de lire et d’annoter des documents, mais aussi de prendre des notes, par exemple en cours. Certaines tablettes à encre électronique sont très polyvalentes et durables, et parfaites pour la lecture de PDF, comme nous l’indiquons dans notre article dédié à la question.
Études de Langues: la qualité des dictionnaires.
Pour qui entre en faculté de langues, il me semble primordial de prendre en compte soit la qualité des dictionnaires déjà installés, soit la facilité d’en installer de nouveaux. Les liseuses Kindle sont équipés par défaut de dictionnaires meilleurs que les liseuses de la concurrence. Pas besoin d’un écran trop grand pour qui compte lire principalement des fichiers qui s’adaptent à la diagonale de celui-ci, comme des eBooks d’Amazon, ou des ePub (qu’on peut reconvertir en awz3 pour bonne lecture sur liseuse Kindle); la Kindle Paperwhite peut s’avérer un très bon choix, étant relativement économique, à condition d’accepter de se passer du mode « lumière naturelle » permettant de changer le ton du rétro-éclairage, pour l’instant indisponible chez Kindle.
Mais un dictionnaire n’était qu’un fichier « .mobi » dans un dossier spécifique, il vous est possible d’utiliser autre chose que le dictionnaire par défaut très facilement: il suffit de déplacer votre fichier .mobi dans le bon dossier et d’indiquer dans les paramètres de la liseuse quel fichier utiliser.
Il en va de même pour les liseuses Kobo. On peut même facilement fabriquer ses propres dictionnaires ou en télécharger librement sur internet, voir par exemple la liste de dictionnaires disponible sur le forum mobileread. Les dictionnaires par défaut de Kobo sont néanmoins globalement moins bons: moins complets et moins précis. Mais la facilité d’installer de nouveaux dictionnaires permet de combler aisément cela. De plus les liseuses Kobo permettent par défaut de lire de nombreux types de fichiers (entre autre le fameux ePub) ce qui permet de charger des livres depuis différentes librairies sans avoir besoin d’effectuer une conversion. Même si celle-ci n’est pas compliquée avec le logiciel adapté comme calibre, c’est un vrai plus du coté de Kobo. Les modèles qui nous semblent les plus pertinents sont la Clara HD et la Libra H2O, pour leur rapport qualité-prix et la possibilité qu’ils offrent de bénéficier d’un rétroéclairage plus agréable pour les yeux que les LED blanches.
Lettres ou sciences humaines: pouvoir tout lire…
La difficulté pour un-e étudiant-e de lettres ou sciences humaine est la nécessité de pouvoir lire de tout sur sa liseuse: des ouvrages dans différentes langues pour pouvoir aller chercher la version originale d’un texte pour un mémoire (donc si possible la possibilité d’utiliser des dictionnaires de qualité); la possibilité d’ouvrir du PDF pour lire des articles de Cairn ou des vieux ouvrages scannés maintenant passés dans le domaine publique. Mais ce n’est pas tout: la qualité d’affichage des notes de bas de page est à prendre en compte!
Et sur ce point il faut remarquer que Kobo est à la traine: il est extrêmement pénible de cliquer sur un lien vers une note sur un texte qui n’est pas en Kepub, le format dédié des eBooks chez Kobo. On peut convertir ses eBooks me direz vous? Effectivement, mais dans ce cas le fonctionnement n’est pas toujours celui attendu et on peut alors perdre ses surlignements en surlignant un passage dans les notes… Pas pratique malheureusement! Car, dotée de Koreader, la Kobo Aura H2O est une bonne liseuse polyvalente et d’un format à la fois assez compact pour pouvoir être transporté discrètement partout, et permettant de lire de manière assez confortable des textes en PDF. Mais il faut remarquer que les liseuses Kindle brillent par la facilité et la rapidité avec laquelle on peut naviguer dans les notes de bas de page. Une fonctionnalité intéressante de chez Kindle est aussi la possibilité d’exporter ses citations très facilement; et de pouvoir lire des PDF sans soucis, sans avoir besoin de bidouiller sa liseuse (même si koreader apporte indéniablement un plus pour lire du PDF sur liseuse!).
Vers quel modèle se tourner alors? Il me semble qu’à l’heure actuelle les liseuses Kindle sont les plus adaptées; et pour les petits budgets on peut se tourner vers la Kindle basique (sans rétroéclairage) ou une Kindle Paperwhite reconditionnée (aussi bien qu’une neuve et moins chère!). Ceci dit, pour qui peut se les offrir, les dernières liseuses PocketBook, comme la Inkpad 3, peuvent constituer de solides alternatives.
Conclusion: à chacun selon ses besoins…
Comme nous l’avons vu, la liseuse qui conviendra à telle personne ne conviendra pas nécessairement à telle autre. Ceci dit, si certaines liseuses peuvent s’avérer meilleures que d’autres pour certaines filières, une liseuse reste une liseuse et si elle permet d’ouvrir et de lire confortablement les fichiers que l’on souhaite lire c’est déjà très bien: inutile de se prendre la tête à chercher à tout prix « LE » bon modèle, les liseuses disponibles actuellement sont globalement assez polyvalentes et peuvent convenir pour des étudiants ou étudiantes.
Néanmoins, en fonction des types de fichiers que l’on prévoit d’ouvrir certaines liseuses semblent plus adaptées que d’autres par leur polyvalence, comme la PocketBook Inkpad 3 ou la Kindle Oasis… De même, qui dit étudiant dit parfois budget serré, il faut alors savoir saisir la bonne occasion ou se tourner vers des modèles économiques mais solides et polyvalents, comme la Kindle Paperwhite…
A l’inverse, pour qui dispose du budget et envisage de poursuivre ses études jusqu’en doctorat, une tablette e-Ink, adaptée tant à la lecture et l’annotation de PDF que la prise de notes, peut être un choix judicieux, même si le budget est conséquent.